En 1220, un droguiste de Verdun prit l’initiative de recouvrir des amandes d’une couche de miel et de sucre qu’il fit durcir, dans le but de rendre les amandes plus aisément transportables. La dragée était née. Elle prit au XVIIIe siècle l’aspect de porcelaine que nous lui connaissons. A la maison Braquier, les compagnons dragistes reproduisent des gestes ancestraux : ils versent à la louche un sirop de sucre vanillé sur les amandes Avola de Sicile (Rolls du genre) qui tourbillonnent dans des turbines en cuivre. Après un séchage en étuve, elles passent au gommage (ajout de gomme arabique qui empêche les remontées d’huile) et sont enfin « coloriées ». Tout ceci ne prend pas moins de huit jours. Trente coloris existent mais – tradition oblige- le blanc, le bleu et le rose pastel représentent 65% des ventes.
Quant aux dragées recouvertes d’une feuille d’or ou de poudre d’argent véritable, elles sont réservées aux nababs (15.00€ pièce).
Pourquoi sont –elles associées aux grands moments de la vie (baptêmes, mariages, communions), pourquoi ne distribue –t-on pas plutôt des anis de Flavigny ou des pastilles Vichy ?
Dès leur origine, les dragées étaient offertes à la fin d’un banquet aux visiteurs de marque, par exemple aux ambassadeurs étrangers. On en distribue aujourd’hui aux invités d’une fête pour montrer combien leur présence est importante et appréciée.
La maison Braquier fabrique et vend également (à raison de mille exemplaires par an) un obus explosif en chocolat, qui éclate après une mise à feu pour laisser s’échapper un feu d’artifice de dragées et de gadgets festifs. Ainsi décrit, cela peut paraître d’un goût douteux mais les Verdunois ne s’en formalisent pas ; ils savent que l’engin a été inventé par Léon Braquier en 1870, bien avant la guerre de 14 – 18 et que cela ne relève pas d’une quelconque démarche commémorative.
Dragées Braquier – 50, rue du Fort de Vaux
55 100 Verdun
www.dragees-braquier.com